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Rédigé par Oussama Atlassi, fondateur de StratMachina
Mis à jour le 4 novembre 2024
Lorsque vous envisagez une carrière dans le secteur du conseil, vous pourriez vous demander où se positionnent les fameux 'Big 4'. Dans cet article, nous allons décortiquer les Big Four pour vous expliquer qui ils sont, ce qu'ils font et comment ils se comparent aux trois mastodontes du conseil en stratégie, à savoir McKinsey, BCG et Bain (MBB), particulièrement dans des hubs comme Paris, Casablanca, Dubaï ou Londres.
Les ‘Big 4’ désignent quatre géants mondiaux des services professionnels :
Originellement des cabinets d'audit, les Big Four ont depuis élargi leur palette de services pour y inclure des spécialités diversifiées, notamment le conseil en stratégie, la fiscalité et la conformité.
L'offre de conseil des Big 4 s'étend sur un vaste éventail de disciplines, portées par des équipes dont les missions peuvent souvent se chevaucher. Si ces périmètres peuvent parfois sembler flous, la majorité de leurs interventions peut être regroupée dans les domaines clés suivants : Transaction services & deals, IT, Stratégie, Mise en oeuvre et transformation
Dans ce domaine, chaque cabinet fusionne son expertise comptable et en conseil pour fournir des conseils spécialisés aux dirigeants d'entreprise et aux investisseurs financiers concernant les opportunités de fusion et d'acquisition (M&A). C'est ici que les Big 4 réalisent certains de leurs travaux les plus emblématiques, et facturent également leurs honoraires les plus élevés. De manière générale, il existe un lien fort entre le conseil et le cabinet prestigieux Arthur Andersen, leader mondial du secteur pendant les années 90 et disparu suite au scandale Enron au début des années 2000, en est la représentation la plus symbolique.
Historiquement, ces équipes étaient centrées sur la due diligence financière. Cependant, elles s'occupent désormais aussi de due diligence opérationnelle et commerciale, ce qui les rapproche parfois des équipes stratégiques.
Secteur en pleine expansion pour les quatre firmes du Big 4, le conseil technologique se consacre à l'utilisation des innovations pour aider les entreprises à évoluer. Les Big Four investissent de plus en plus dans la data science et l'analytique, des domaines souvent portés par des équipes dédiées. Cela peut concerner les différents outils utilisés par les sociétés clientes, les manières de travailler et de s’organiser ainsi que l’amélioration des produits, services et résultats commerciaux de ces sociétés par la technologie. Par exemple, ces cabinets peuvent aider une société donnée à mettre en place un algorithme de pricing dynamique en fonction d’un certain nombre de critères en entrée. Elles peuvent aussi aider une société à se renforcer du point de vue de la cybersécurité ou à enrichir son offre existante avec un pan digital qu’elle n’offrait pas jusque-là.
Les services de conseil en stratégie des Big 4 sont ceux qui se rapprochent le plus de ceux de McKinsey, BCG et Bain, des acteurs majeurs du conseil en stratégie. Centrées sur l'aide apportée aux dirigeants d'entreprise pour résoudre leurs problèmes les plus complexes et critiques, les équipes stratégiques des Big Four sont des entités d'élite et restreintes. Ils emploient seulement quelques milliers de consultants à l'échelle mondiale.
La plupart des unités stratégiques des Big 4 sont nées de l'acquisition de cabinets de conseil boutique dans les années 2010 et sont aujourd'hui des marques de conseil reconnues en leur propre droit. Parmi elles :
Les consultants en transformation répondent à des besoins spécifiques des clients, tels que la mise en place de nouveaux processus ou la mise en conformité avec de nouvelles réglementations, plutôt que de fournir des conseils stratégiques. Par exemple la mise en place d’un nouveau processus de contrôle qualité sur une chaîne de production, la mise en place d’un nouveau logiciel ERP (Enterprise Resource Planning) ou encore la formation des collaborateurs à un nouveau processus de lutte contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent. Ces consultants, loin d'être généralistes, possèdent souvent une spécialité dès le départ.
Ces missions peuvent parfois durer plus d'une année et nécessitent très souvent une expertise technologique. Les cabinets du Big 4 possèdent de nombreuses ressources en interne pour fournir cette expertise.
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Dans ce qui suit, nous examinerons comment les unités stratégiques des Big Four fonctionnent par rapport à McKinsey, BCG et Bain. Ces entreprises sont collectivement connues sous les noms de 'MBB' et de 'top-3' des cabinets de conseil en stratégie (et non pas 'big-3 consulting firms', une idée reçue).
Continuez à lire l’article afin de pouvoir comparer ces deux types de cabinet sur des aspects comme le recrutement, la rémunération, la progression de carrière, l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle ou encore les opportunités à la sortie.
Que vous souhaitiez intégrer une unité stratégique d'un Big 4 ou un cabinet comme McKinsey, BCG ou Bain, sachez que leur approche du recrutement est basée sur les entretiens de cas.
Si des nuances peuvent exister selon les cabinets, par exemple, certains peuvent vous donner un cas écrit à traiter chez vous, l'approche générale reste similaire.
Le case interview est la simulation (en accéléré) de votre collaboration avec votre supérieur hiérarchique au sein du cabinet (Chef de Projet, Principal ou Partner au BCG par exemple). L'idée est de tester si vous possédez les qualités requises pour évoluer au sein de ces entreprises, sur un cas très fortement inspiré d'un projet sur lequel le cabinet a réellement travaillé pendant plusieurs semaines/mois.
Ce sont justement ces qualités requises que l'on renforce pendant votre préparation (clarification, structuration, questions analytique, drive, business sense, synthèse etc.). Si vous visez une carrière dans ces cabinets prestigieux, les conseils de coachs expérimentés peuvent vous être d'une grande aide pour éviter les erreurs fréquentes et accélérer votre progression.
Historiquement, les Big 4 étaient perçus comme étant moins sélectifs dans leurs recrutements, engendrant une perception d'écart de qualité entre les consultants des Big Four et ceux des MBB. À StratMachina, nous vous confirmons que le seuil de sélectivité est nettement supérieur lorsque vous tentez d’intégrer un cabinet MBB.
Cependant, une tendance émergente montre des consultants faisant la transition des équipes stratégiques des Big 4 vers les MBB et vice-versa. Cela concerne davantage les candidats expérimentés. Par exemple, chez EY-Parthenon, on compte plus de 160 Partners ayant une expérience chez McKinsey, BCG ou Bain. Cela suggère que la qualité des talents entre ces cabinets tend à converger.
Il est indéniable que les MBB, étant les trois premiers cabinets de conseil en stratégie au monde, facturent leurs clients nettement plus que les unités stratégiques des Big 4. Cela se reflète naturellement dans les salaires. Un partenaire au sein d'un Big 4 pourrait percevoir un salaire inférieur de 30 à 40 % par rapport à son homologue chez McKinsey, BCG ou Bain. Dans tous les cas, les salaires de ces professions restent très confortables mais inférieurs à ceux qu’on peut retrouver en banques d’affaires ou en Private Equity.
Chez les MBB, les consultants sont constamment sous pression pour répondre ou dépasser les attentes. Les politiques "up or out" y sont courantes, d’autant plus lorsque le contexte business du bureau en question tend à se resserrer. En effet, à la fin d'une évaluation de grade, après la durée maximale pendant laquelle un consultant peut rester sur un grade donné, si ce dernier n'atteint pas les objectifs fixés et ne réalise pas les progrès attendus, il est prié de quitter le cabinet. Les MBB poussent à une certaine excellence par l’ambition de leurs équipes mais également par la crainte de devoir être poussé vers la sortie. Il faut donc s’adapter à cette pression et aux exigences des MBBs si vous considérez sérieusement cette voie de carrière.
En revanche, les équipes stratégiques des Big 4 ont rarement de telles politiques, réduisant ainsi la pression quotidienne sur leurs consultants. Cette approche plus souple réduit naturellement la pression au quotidien sur leurs consultants. De plus, la compétition pour rejoindre les unités stratégiques des Big Four est moins féroce que pour intégrer un des cabinets du Big 3 consulting, ce qui facilite l'atteinte des attentes en matière de performances ainsi que la longévité en leur sein. Cela implique aussi des rythmes de progression de carrière différents entre les MBB et les Big 4.
Les Big 4, bien que jouissant d'une grande notoriété, n'ont pas autant d'urgence que les MBB à proposer une progression de carrière rapide à leurs consultants. En effet, ces derniers, pour rivaliser avec d'autres employeurs attrayants et recruter des talents d'exception, mettent en avant une progression de carrière accélérée. Pour un consultant fraîchement intégré à une équipe stratégique d'un Big Four, l'accession au grade de Partner peut prendre 15 ans, voire plus.
À titre de comparaison, chez McKinsey, BCG ou Bain, cette progression se fait en moyenne en neuf ans. Cela dépendra évidemment des performances de chacun. Certains “high-performers” prennent moins de temps à parvenir au grade de Partner.
Atteindre un équilibre entre vie professionnelle et vie privée est notoirement difficile chez les MBB. Cependant, cet équilibre peut varier au sein des équipes stratégiques des Big 4, en fonction des bureaux et des régions. Par exemple, certains bureaux des Big Four, moins impliqués dans des projets de due diligence, peuvent offrir un meilleur équilibre que les MBB. Il convient de noter que, comme chez McKinsey, BCG et Bain, travailler le week-end est rare et généralement découragé au sein des unités stratégiques des Big 4.
C’est par exemple ce qu’on voit avec l’initiative PTO du BCG qu’on vous décrit largement sur notre article dédié à l’équilibre vie personnelle-vie professionnelle en MBB.
Si les consultants des Big 4 et des MBB partagent de nombreuses compétences et réalisent des missions similaires, offrant ainsi des opportunités de sortie similaires, les consultants des trois cabinets leaders du conseil en stratégie - les MBB - sont généralement la priorité des employeurs.
Le label d’un MBB sur son CV a une valeur incomparable sur le marché du travail et vous ouvre l’accès à des positions de leadership dans les plus grandes entreprises du monde, les startup les plus innovantes, les organisations publiques, les fonds d’investissement (Private Equity, Venture Capital). Ces consultants ont franchi un processus de sélection rigoureux et portent le sceau d'approbation d'une organisation prestigieuse, ce qui constitue un signal fort de leur talent pour les futurs employeurs. De plus, McKinsey, BCG et Bain offrent à leurs consultants et anciens consultants un accès à des opportunités professionnelles attractives via des centres de carrière internes et des plateformes d'offres d'emploi, support que les Big 4 ne proposent généralement pas.
Il existe de nombreuses similitudes entre le travail effectué par les consultants au sein des équipes stratégiques des Big 4 et celui effectué par les consultants en management chez McKinsey, BCG et Bain. Dans les deux cas, les consultants contribuent à des projets clients qui couvrent de multiples secteurs, industries et régions, tels que l’aéronautique, les services financiers, l’énergie, les minerais et métaux, la construction, la santé, le transport, les télécommunications, la grande distribution, le secteur public etc. Travaillant en étroite collaboration avec les cadres dirigeants et autres parties prenantes clés.
Ces projets ont tendance à être assez courts, d'une durée de deux semaines à six mois. Les consultants passent donc d'un projet à l'autre tout au long de l'année, acquérant une riche expérience en cours de route.
Dans les unités stratégiques des Big Four, tout comme chez McKinsey, BCG et Bain, tous les consultants commencent généralement comme généralistes, travaillant dans divers secteurs, pour se spécialiser plus tard dans leur carrière. En conséquence, le travail qu'ils effectuent est naturellement varié au départ. En ce qui concerne leur spécialisation, elle n’est pas monolithique. Un consultant va souvent avoir 2-3 industries et fonctions dans lesquelles il se spécialise.
Cependant, en raison de l'expertise des Big 4 en matière de services transactionnels, leurs équipes stratégiques effectuent, dans certaines localités, plus de travaux de due diligence que ce que font les MBB habituellement.
Gardez en tête que cette méthode de travail constitue un bagage essentiel de votre passage en conseil. Tous les consultants et ex-consultants s’accordent à dire que ces expériences professionnels changent à jamais votre capacité à résoudre des problèmes, à les décomposer et à prioriser votre travail et celui des équipes sous votre charge pour être efficace.
Les Big 4 se sont lancés dans le conseil en stratégie principalement parce que ces entreprises voyaient cela comme un moyen de proposer à leurs clients d'autres types de services dès le début du processus de prise de décision. Une fois qu'elles ont aidé à élaborer une stratégie, elles peuvent ensuite aider à la mettre en œuvre grâce à la vaste gamme de services qu'elles proposent, tels que le conseil en technologie, le conseil en mise en œuvre et transformation, et les services transactionnels.
Par conséquent, les Partners des unités stratégiques des Big Four sont souvent encouragés à vendre d'autres services de l'entreprise à leurs clients et à identifier d'autres opportunités d'affaires que leurs projets stratégiques pourraient générer. Il est courant que les Partners des unités stratégiques des Big 4 soient encouragés à vendre d'autres services du cabinet, pour capitaliser sur les projets stratégiques en cours. À l'opposé, chez McKinsey, BCG ou Bain, où l'accent est mis exclusivement sur le conseil en stratégie, une telle approche polyvalente n'est pas nécessaire. Néanmoins, on remarque également que les MBB élargissent leurs compétences et leur champ d’expertise pour amener un accompagnement dépassant la stratégie à leurs clients. Une entité comme BCG Platinion va permettre d’ajouter une brique de construction digitale aux recommandations stratégiques du BCG par exemple
Les relations profondes des Big 4 avec les plus grandes organisations du monde leur confèrent un accès privilégié aux dirigeants de haut niveau, appelés “C-Suite” (CEO, CFO, COO, CTO etc.), tout comme McKinsey, BCG et Bain. Cependant, la profondeur de ces relations a un coût. Les décisions stratégiques nécessitent souvent l'approbation de plusieurs partenaires, ce qui peut rendre ces cabinets moins agiles que les MBB. McKinsey, BCG et Bain, de par leur nature plus concentrée, peuvent se montrer plus réactifs et entreprenants.
C’est aussi une des raisons qui poussent les cabinets du Big Four à organiser leurs équipes stratégiques en plus petits effectifs. L'idée est de renforcer leur agilité et d'accélérer leur processus de décision interne.
Naviguer dans l'univers du conseil en stratégie requiert une compréhension fine des nuances entre les cabinets. Que vous soyez tenté par les promesses d'une progression rapide chez les MBB, ou que vous recherchiez une approche peut-être plus équilibrée des Big 4, la clé est de bien connaître chaque cabinet et de définir ce qui correspond le mieux à vos aspirations professionnelles.
Le marché français, avec des bureaux à Paris, et d'autres localités clés comme Casablanca, Dubaï ou Londres, offre une multitude d'opportunités pour ceux qui cherchent à faire carrière dans ce secteur. C’est un marché que nous connaissons parfaitement à StratMachina. Pour plus d'informations sur le classement 2023 des cabinets de conseil en stratégie, n'hésitez pas à consulter notre article dédié.
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